Naissance et enfance

Henri Vieter (Gerhard Heinrich) est né le 13 février 1853 en Allemagne, dans la Région Westphalie à 4 heures du matin. Sa maman, KatherinaElisabethKortmann, a eu au total six enfants. Henri est le deuxième. Il est un enfant doux et obéissant. Il travaille plus et parle moins. Johann Theodore est son père. C’est un agriculteur. Il travaille beaucoup avec ses enfants dans les plantations. Il leur apprend aussi à prier et à être disciplinés. Il leur habitue à lire régulièrement la Bible et à réciter le chapelet.

Dès le bas âge, à six ans, Henri commence à aller à l’école pour apprendre à lire et à écrire. Sa maman meure alors qu’il n’a que sept ans. Henri aime beaucoup le travail manuel, malgré son genou qui lui fait très mal. Il est aussi très engagé dans sa paroisse. Il va de temps en temps balayer l’église avec ses amis. À 13 ans, il reçoit la première communion le 25 avril 1866.

Vie active

Henri Vieter désire bien continuer à fréquenter, mais à cause du manque de moyens, son papa l’envoie apprendre la menuiserie chez un expert. Après son apprentissage, il est directement recruté dans un atelier à Kappenberg. Mais bientôt cet atelier sera fermé. Après la fermeture de cet atelier, Henri fait plusieurs voyages pour chercher un nouvel emploi. Il quitte Kappenberg et va à Cologne ; de Cologne, il va à Crefeld et de Crefeld il va à Mainz. C’est un jeune qui veut réussir sa vie. Il est persévérant ; il ne se décourage pas. Les épreuves le font réfléchir sur sa vocation.

Aspirant au sacerdoce

Une fois à Mainz, Henri rencontre un prêtre, lepère Forshner ; il lui parle de son désir de devenir prêtre. C’est un prêtre sympa et accueillant. Il lui apprend le latin. En 1878, à 25 ans, il veut être prêtre dans la congrégation des Jésuites. Ceux-ci veulent seulement le recevoir comme Frère. Il refuse, parce qu’il sent qu’il a la vocation de prêtre.

Toujours très dynamique, Henri quitte Mainz et va en Suisse où il apprend la langue française. Après la Suisse, il va à Rome où il apprend la langue italienne. De Rome il va à Lucerne. De Lucerne il va à Zurich. Il voyage beaucoup. Il se trouve très loin de Westphalie sa Région natale. Son papa meurt le 8 août 1881. Henri est si loin qu’il ne peut pas aller aux obsèques.

C’est à l’âge de 30 ans qu’il trouve finalement une communauté religieuse du nom de Société de l’Apostolat Catholique (SAC) dont les membres sont appelés Pallottins car cette communauté a été fondée par Saint Vincent Pallotti.

Saint Vincent Pallotti

Vincent Pallotti est un prêtre romain, né le 21 avril 1795, ordonné prêtre le 16 mai 1818. Le 9 janvier 1835, il a eu l’idée de fonder la SAC pour l’apostolat universel. Vincent Pallotti pense que la coopération missionnaire entre clercs et laïcs est indispensable pour une évangélisation en profondeur dans le monde. Il meurt le 22 janvier 1850.

Vieter dans la communauté Pallottine

En 1883, Vieter commence sa formation religieuse au noviciat (Période d’Introduction) à Masio en Italie. Ensuite, il va à Rome pour étudier la Théologie. Le 8 mai 1887, il est ordonné prêtre de Jésus Christ. Après son ordination, il est nommé Recteur de la maison de formation des séminaristes pallottins de Masio au Nord de l’Italie.

En février 1889, il est affecté au Brésil où il vient d’être nommé supérieur à la mission de Caxias où vit une colonie d’immigrés Italiens et quelques Brésiliens et Allemands.

Mission au Cameroun

En 1890, le père Henri Vieter reçoit une nouvelle de Rome, lui demandant de s’apprêter pour être nommé Préfet Apostolique au Cameroun. Le 1eroctobre 1890, il prend le bateau pour le Cameroun. Pendant le voyage, le bateau est menacé par une très forte tempête. Pour survivre, ils sont obligés de jeter dans l’eau leurs objets qu’ils avaient transportés pour la construction.

Il est avec sept autres Pallottins. C’est lui le responsable du groupe. Dans cette équipe apostolique, il y a deux Prêtres : Henri Vieter et George Walter ; six Frères : Klosterknecht, Georg Moor, Robert Ulrich, Joseph Hofer, Hermann Franz et Joseph Hirl.

Ils arrivent au Cameroun le 25 octobre 1890 à Douala au village du roi Akwa.

Il est important de noter que la maison mère des pallottins à Rome renforcera de temps en temps cette équipe, étant donné que ces missionnaires meurent facilement à cause du paludisme.

Les premiers jours au Cameroun

Ils sont très bien accueillis par Mr Gehbauer, un homme d’affaires Allemand au Cameroun. La première nuit, ils dorment sur les chaises et sur les bancs car il n’y a pas de lit pour eux. Vieter est un homme très courageux et très audacieux. Il a le sens de la diplomatie. Avec aisance, il traite avec les riches et les chefs. Il se sent aussi à l’aise avec les enfants, les jeunes, les pauvres, etc. quelques jours après, Vieter va voir Monsieur Von Puttkamer, accompagné du père Walter. Puttkamer est le représentant du Gouverneur colonial Allemand au Cameroun. Il faut son accord pour évangéliser le peuple Camerounais. Ce colon leur dit que c’est possible d’aller évangéliser plutôt à Edéa car il y avait déjà les Protestants (Presbytériens, Bâlois et Baptistes) à Douala. Il leur parlait sur un ton dur et menaçant. Monsieur Bohner, le responsable de la mission bâloise veut décourager Vieter de s’installer à Edéa : « Edéa est un sale coin. Ce serait mieux de ne pas y aller ». Vieter lui répond : « Nous sommes précisément venus pour tirer les pauvres gens de la nuit et nous attendons beaucoup de misères ».

Le huit Pallottins vont à Edéa. Le pilote du bateau ne maîtrise pas le chemin. Tantôt il y a panne, tantôt le bateau cale dans la boue. Ils descendent à Minlaba. Là, il ya plein de moustiques. Vieter attrape un fort paludisme et perd connaissance. À force de transpirer, il guérit. Ils achètent un terrain au chef du villageToko. Pendant le défrichage de ce terrain, tous se sont retrouvés avec la fièvre. Ils réussissent à se soigner et continuent les travaux de Construction d’une case pour s’abriter. C’est une époque triste. Vieter remonte le moral des missionnaires.

Mirien-berg

La première chapèle de l’Église Catholique au Cameroun fut construite en matériau provisoire en 1890 en pays bassa, en bordure du fleuve Sanaga.

Le 8 décembre 1890, jour de la fête de l’Immaculée Conception de Marie, pendant la Messe, le Cameroun tout entier fut dédié à Marie Reine des Apôtres par Henri Vieter. À leur première chapèle, ils donnent le nom de Marien-berg.

Vieter dit à ses confrères ceci : «Autrefois, quand nous lisions dans les revues missionnaires des aventures héroïques nous ressentions au fond de nous-mêmes le désir d’y participer. Ce temps est venu ; nous avons la possibilité de souffrir pour les âmes ; à chacun de persévérer dans son poste actuel. »

En 1894, une belle et solide église est construite par les pallottins à la place de celle qui était provisoire.

Suite de la mission au Cameroun

Les missionnaires ont des stratégies simples pour convertir la population : tous apprennent les langues locales pour mieux annoncer l’Évangile. Ils sont tous instruits. Quand ils arrivent dans un village, ils commencent par construire une école car on est à une époque où les hommes veulent s’instruire et les colons n’ont pas assez d’intellectuels pour satisfaire la population. Dans les écoles missionnaires, on enseigne évidemment le catéchisme, puis on donne des sacrements à ceux qui veulent en recevoir. Quand il y a suffisamment les chrétiens locaux, on construit une église avec leur aide. Les autochtones peuvent aider financièrement, en donnant des matériaux de construction et en participant aux travaux de construction. Chaque missionnaire connait au moins un métier en bâtiment. Vieter est lui-même charpentier et menuisier.

Il y a des jeunes Camerounais qui les aident de manière remarquable : Andréa KwaMbange, Pius Otu, Joseph Zoa, etc. Andréa KwaMbange est le tout premier chrétien catholique Camerounais. CharlesAtangana (1883-1943), le dernier grand chef des Ewondo et des Bené, a été formé pendant plusieurs années chez les pallottins à Kribi.

Les œuvres de Vieter au Cameroun

Henri Vieter et ses confrères ont construit plusieurs œuvres au Cameroun : églises, écoles, dispensaires, plantations, fermes, ateliers, ponts. La plupart de ces bâtis existent encore aujourd’hui. Les lieux les plus connus sont les suivants (avec quelques dates de construction d’église) :

Marien-berg (1890-1894), Edéa (1891), Engelbert (1894), Minlaba (1898), Douale à Déido, Kribi, Buéa, Bonjongo, Grand Batanga, Yaoundé à Mvolyé (1901), Victoria (1908), Dschang  (1910).

Henri Vieter est membre du Conseil Colonial Allemand du Cameroun et on le respecte. Grâce à lui, le Gouverner Von Puttkamer va être déplacé de Douala pour le Togo. Ce Gouverneur voulait chasser les autochtones Douala de la côte pour les intérêts Allemands, et Vieter n’était pas d’accord. Le 8 août 1914, le roi Douala Manga Bell et son secrétaire Ngosso Din vont être assassinés pour le même problème. Vieter va s’opposer en vain. L’ordre de leur assassinat vient du Gouverneur Allemand Karl Ebermaier. La même année, on tue Martin Paul samba qui luttait aussi contre la colonisation.

Vieter a engagé son confrère le Père Walter à réconcilier les Bakoko en guerre contre les colons allemands.

Henri Vieter a créé plusieurs groupes de prière dans l’Église :

  • Confrérie saint Joseph pour les hommes (4 mars 1904),

  • L’association mariale pour les femmes,

  • L’association sainte Agnès pour les jeunes filles,

  • L’association saint Jude pour les jeunes garçons,

  • L’association de l’enfant Jésus pour les jeunes garçons,

  • L’association sainte Anne pour les femmes âgées, etc.

 

L’épiscopat de Vieter

Le 22 janvier 1905 en Allemagne par Monseigneur Dominicus Willi, Vieter est consacré évêque. C’est le premier évêque du Cameroun et le premier évêque Pallottin.

La fin de sa mission

En 25 ans de mission au Cameroun, les pallottins ont converti des milliers de camerounais. En 1914, le Cameroun est affecté par la Première guerre mondiale. Les missionnaires allemands quittent le Cameroun. Vieter attrape une crise cardiaque et meurt le 7 novembre 1914 à Yaoundé à 8 H. on l’enterre ce même jour à 17 H. Son corps repose au cimetière de Mvolyé jusqu’à ce jour. On le considère comme le fondateur de l’Église Catholique au Cameroun.

Procès de béatification en cours

Le 15 août 2017, le Vatican a validé l’ouverture de la procédure de béatification de Monseigneur Henri Vieter. Cette procédure a été confiée à l’Archidiocèse de Yaoundé.

Plusieurs œuvres au Cameroun portent son nom actuellement :

Le scolasticat des pallottins : maison Vieter à Nkolbison,

Le groupe scolaire bilingue Mgr Henri Vieter à Nlongkak,

Le collège Henri Vieterà Nlongkak,

La salle Henri Vieter à Mvolyé.